DICO DE CAA

Des mots expliqués!

Explorons…

ACCES

mode d’accès

Ca peut être compliqué parfois d’utiliser son dispositif de comm’ quand on a des limitations physiques. Heureusement, on peut passer par d’autres chemins. On dit que ce sont des méthodes d’accès alternatives. On va pouvoir faire fonctionner son appareil, et accéder aux mots de différentes manières. Soit en accès direct, par exemple: en pointant avec son doigt, en utilisant la commande oculaire. Soit de manière indirecte, quand par exemple une personne utilise le « défilement assisté »: quelqu’un énonce les mots, et on indique si c’est bien ce mot ou cet autre… 

ASSISTANT DE COMMUNICATION

AC

C’est une tierce personne qui assiste une autre personne avec CAA. Elle va l’aider dans sa communication et ses relations. Voici quelques exemples d’interventions au quotidien: tourner les pages de son dispositif de comm’, être attentif à ses gestes et mouvements, compléter ses mots ou ses phrases, lire les documents écrits, voice scanning…

BALAYAGE

auditif

Le balayage auditif est une stratégie qui permet de donner des choix à l’oral à une personne. Il est utile pour une personne qui souffre de grosses déficiences visuelles et motrices et qui ne peut pas accéder directement à des symboles tangibles (qu’on peut toucher, manipuler…) , à des images, ou à un dispositif de communication avec synthèse vocale.
Voici un exemple avec une petite fille qui sélectionne par défilement (balayage)  auditif: Auditory switch scanning PODD – Bing video

BASIQUE

 

C’est pour décrire une CAA qui va être utilisée en contexte, et qui aura moins de vocabulaire, la variété de messages sera aussi limitée. Mais elle est aussi utile! Exemple: un tableau de langage assisté, ou quelques pictogrammes quand on est à table…

BCC

besoins complexes de communication

BCC signifie Besoins Complexes de Communication.  Ce sont des difficultés de communication et/ou d’expression ayant des conséquences importantes sur le quotidien.  De nombreuses pathologies peuvent entraîner des besoins complexes de communication au cours du développement. Parce qu’elles ne peuvent pas utiliser le canal oral correctement, les personnes avec BCC ont des interactions biaisées et aussi moins d’occasions de communication. Elles ont donc besoin d’un système de communication et/ ou d’un partenaire de communication pour avoir de beaux échanges!

CAA

communication alternative améliorée

COMMUNICATION ALTERNATIVE AUGMENTEE ou AMELIOREE (personnellement je dirais comme Rita DAUBISSE: COMMUNICATION tout court!) C’est juste un autre chemin que les chemins habituels pour communiquer, que sont le langage oral, ou le langage écrit.

Alternative: cela veut dire qu’ y a des les personnes qui n’ont pas du tout de langage et qui doivent bénéficier de systèmes, de techniques, qui vont remplacer la parole, qui seront donc alternatives à la parole.

Augmentée ou Améliorée  veut dire complémentaire ou supplémentaire à la parole. Lorsque nous communiquons, nous utilisons spontanément et couramment les gestes, les expressions faciales, le regard…  La CAA va permettre, si la personne n’est pas suffisamment intelligible pour les autres, de préciser le message et le rendre efficace et fiable.

CAATHEQUE

 

C’est un lieu d’informations sur la CAA, qui permet la présentation de différents dispositifs, avec ou sans assistance technique. Il permet aux personnes, aux familles, ou aux étudiants d’en apprendre davantage sur la CAA et de découvrir tous les dispositifs disponibles, leurs avantages et inconvénients, leur fonctionnement, et de les essayer. L’association AFFICHE LA COULEUR est en train de créer une bibliothèque de prêt, et une étudiante de Lyon, Audrey, réalise un mémoire à ce sujet. Car le terme reste encore à définir.

CAALINS

 

Page dédiée aux déclarations d’amour, d’amitié et autres fonctions de communication positives et  joyeuses… en CAA. CAAlins | Facebook

CAHIER DE VIE

 

 Le cahier de vie, c’est un cahier qui va suivre le vécu de la personne: les événements, la vie quotidienne… Y sont décrits ses activités principales, ce qui l’a étonnée, les choses qui lui tiennent à coeur… On y colle des éléments de ces activités (par exemple un petit caillou ramassé, un ticket de métro, un prospectus, un sachet de bonbons, un billet de train, un morceau d’emballage de sa brioche préférée…) et on rassemble aussi des images (photos, dessins, découpages…)  qu’on a manipulés. Ce cahier de vie peut se décliner sur support informatique: on y mettra alors des vidéos, de la musique, un diaporama de photos…

CALEPINS THEMATIQUES ou FLIP BOOKS

 

Ce sont des carnets maniables et faciles à prendre en main, en format de poche et avec des spirales.  Ils sont utilisés pour une situation donnée et sont fabriqués pour la personne utilisatrice de CAA ou pour ses partenaires. On peut l’utiliser en complément d’autres appareils électroniques. Voici un exemple: un flip book des émotions, ou bien un calepin pour la classe…

CODE OUI/NON

 

 

 

Moyen pour exprimer le oui ou le non, l’affirmation et la négation. Les codes les plus connus sont de hocher la tête pour le oui, la dodeliner pour le non, et le mode verbal: dire « oui », « non ». Mais il en existe plein d’autres! Kate Ahern décrit tous ces modes, voici quelques de ses exemples:  

Langage corporel (sourire/réflexion, regarder/regarder ailleurs, tendre la main/pousser)

Montrer des symboles avec le doigt, la main, le pied, la tête, les yeux, activer un contacteur avec sortie sortie vocale (avec le doigt, la main, la tête, le pied, les yeux…), bracelets oui/non (lever la main ou regarder sa main avec le bracelet), signer oui/non,  lever les yeux pour le oui, les baisser pour le non, regarder à gauche pour le oui, à droite pour le non, expressions faciales (sourire pour le oui, froncer les sourcils pour le non), pouce vers le haut, pouce vers le bas, regarder le partenaire pour le oui, regarder ailleurs pour le non, des cartes oui/non (verte et rouge), étiquettes ou collier à porter oui/non, lever le poing pour oui, ouvrir la main pour non, claquement de langue pour oui, rien pour le non, sourcils levés pour oui, et abaissés pour le non,  lever les lèvre pour oui/ grimace pour le non, frapper des mains pour le oui, taper sa tablette pour non…

Ainsi pour ces exemples cités, il faut passer par un apprentissage . Le oui et le non ne viennent pas toujours facilement. Pour en savoir plus A plusieurs voix 

 

COMMANDE OCULAIRE

 eye tracking

On dit aussi « Eye-tracking » (suivi oculaire) ou « gaze-tracking »: c’est quand on enregistre les mouvements oculaires de la personne et que son regard  est ainsi détecté. En fait il y a une caméra infra rouge qui va capter le regard!  La personne peut ainsi sélectionner sur l’ordinateur un pictogramme, un mot, ou bien carrément contrôler son environnement (éteindre la télé…)

CRCCA

 centre ressource de CAA

C’est un centre ressource de CAA.  En Europe il y a  par exemple, le centre de communication et de ressources de Göteborg (en Suède). Il existe des centres de CAA dans chaque région du Danemark.  Il y a aussi le Rehabilitation Engineering Research Centers (RERCs) aux USA. En France des gens super vont en créer! 😉 

EMOTICONES

métapictos

Les émoticônes, les émojis… modulent le sens du message ou en facilitent la réception. Ils parlent de l’état d’esprit dans lequel le message peut être reçu. Ils permettent aussi de la subtilité, précisent les émotions. 

FICHES DE DIALOGUE

 

 

 

Ce sont des supports préparés pour une conversation de la vie quotidienne comme « aller chez le médecin » ou « en séance kiné », ou alors pendant une action où le déroulement sera toujours le même. Dans ces fiches le dialogue est prévu à l’avance. On peut y mettre aussi le vocabulaire de la situation.  Ces fiches permettent d’anticiper le dialogue et aider les intervenants à mieux communiquer avec la personne.

 

FONCTIONS DE COMMUNICATION

Les fonctions de communication ce sont tous les messages variés qu’on peut produire. Par exemple: dire un secret, blaguer, commenter, demander, gossiper 😉 

GESTES

C’est un mode non verbal de communication. On distingue différents types de gestes: les gestes iconiques (on illustre une notion comme le « rond » en faisant un cercle avec ses mains), les gestes métaphoriques (ils se rapportent à ces concepts abstraits comme mettre sa main en arrière pour dire que « c’est du passé »…), les gestes déictiques (pour montrer des objets, ou une direction), les gestes cohésifs (ils servent à structurer ce qu’on dit: par exemple quand on fait un « battement »/ mouvement rythmé avec sa main lors d’une énumération). 

 

HIERARCHIE REPRESENTATIONNELLE

C’est un mythe en CAA qui consiste à croire qu’un individu, pour apprendre la signification des symboles doit passer par la progression suivante (hiérarchie) : « objet puis photo puis dessin puis pictogramme puis mot écrit »…  Il faut croire au potentiel d’apprentissage. Ainsi ce n’est pas parce qu’une personne ne comprend pas d’emblée la signification d’un pictogramme ou d’un signe, qu’elle n’est pas capable de l’apprendre à force de nous voir l’utiliser en contexte. Exemple: un bébé ne comprend pas le mot « voiture » la première fois qu’il l’entend, mais à force de voir ses parents l’utiliser en contexte (« on monte dans la voiture » « tu as vu la petite voiture rouge? ») … il finit par comprendre le lien entre le mot entendu et l’objet, puis l’intègre à son vocabulaire. Ce sera la même chose pour le picto ou le signe « voiture ». C’est à force de nous voir l’utiliser en contexte, que la personne va le comprendre et l’intégrer!

MODELE DE PARTICIPATION

 

Dans le modèle de participation, on s’appuie sur toutes les recherches qui montrent que la CAA a un effet positif sur les capacités de communication. Au lieu d’attendre les pré requis (voir modèle de candidature, son opposé non recommandé par la recherche) on va proposer de la CAA tout de suite à la personne pour lui permettre de développer sa communication. Notamment par la Stimulation du Langage Assisté c’est-à-dire communiquer tout le temps avec la CAA (symboles + parole). Il peut y avoir des barrières, malheureusement, mais grâce au modèle proposé par Baukelman et Mirenda page 70 de leur livre, on peut les identifier. Voici les barrières que l’on peut rencontrer :

  • La barrière politique : il n’y a pas de place suffisante accordée à la CAA dans l’établissement ou l’association, et des réticences à utiliser un équipement de CAA. L’enfant handicapé est non inclus avec ses pairs non handicapés (limitant l’inclusion, les possibilités de communication avec d’autres enfants). Par exemple: un cadre qui pense que la CAA n’est pas importante, ou bien que la CAA robuste est trop compliquée à mettre en œuvre 
  • La barrière pratique : on se base sur des pratiques professionnelles anciennes. Par exemple: travailler la demande en rééducation
  • La barrière de compétence des partenaires de communication : malgré sa formation le partenaire de communication a du mal à mettre en pratique la CAA. Par exemple: faire une formation Makaton et ne pas signer au quotidien
  • La barrière de connaissance : il y a un manque d’information et de connaissances de l’assistant de communication, du partenaire, ou de l’équipe d’intervention. Exemple: manque de formation, et donc de compréhension de l’enjeu crucial de la CAA
  • La barrière d’attitude : ce sont des attitudes négatives et des croyances d’une personne qui s’occupe de la personne avec CAA, qui constituent un obstacle à la participation ou à la cohésion de l’équipe. Exemple: un parent peut délaisser un outil car il pense que la CAA va entraver le développement du langage oral. Il ne s’investit pas dans la CAA. Ou bien croire, par un professionnel, qu’il faut passer par certains stades pour accéder aux pictogrammes

 

PASSEPORT DE COMMUNICATION

Le passeport de comm’ est un papier d’identité qui va permettre de savoir comment la personne communique, et qui va faciliter les échanges avec de nouvelles personnes. Il rassemble toutes les informations importantes pour les interlocuteurs qu’on va rencontrer. Il va donner les informations utiles pour interagir.

PICTOGRAMME

 

C’est un symbole sous forme de dessin figuratif, ou alors on peut dire aussi une « représentation graphique ». Ca vient du latin « pictus » = »peinture », et graph/ gramme = « dessiné ou « écrit ». Les pictogrammes représentent et simplifient des données, des concepts et des objets. Un picto peut être noir et blanc comme dans le programme Makaton, ou bien coloré comme dans les banques de données Widgit, PCS, Symboltix… On peut aussi les contraster.  On dit qu’il y a des banques de pictos en CAA:

– Widgit : on peut les trouver dans les logiciels  Grid 3 ou Mind Express 5

– PCS Mayer Johnson :  sur l’appli Snap Core First, dans les logiciels Boardmaker, Grid 3 ou Mind Express 5

– ARASAAC: c’est une banque gratuite de pictogrammes

– MAKATON: on peut les avoir en faisant la formation Makaton ou les trouver sur le logiciel Mopikto. L’avantage est qu’ils sont facilement dessinables

 

 

ROBUSTE

 

C’est un terme qu’on utilise pour décrire une CAA qui va pouvoir être utilisée partout et tout le temps, et qui va permettre de produire plein de messages différents. Il y a différents critères qui définissent une CAA robuste: la planification motrice, le vocabulaire de base, le vocabulaire spécifique, la possibilité de produire plusieurs fonctions de communication, la grammaticalisation, la voix adaptée, la transportabilité, et le clavier pour développer le langage écrit.

SIGNES

 

Les signes sont des gestes que l’on a conventionnalisés, qui sont un code entre plusieurs personnes. Il y a différents systèmes signés: le Coghamo, la LSF, le Makaton, etc. Les signes se développent très tôt et permettent de garder une bonne qualité de contact. Il renforcent aussi la compréhension de la langue.

SYMBOLES DYNAMIQUES

 

Ce sont les signes. Les signes sont dynamiques, ils soutiennent la compréhension orale.

Ils sont rapides et se développent précocement.  Et surtout: ils sont peu encombrants!

SYMBOLES STATIQUES

 

Ce sont les symboles qui ne bougent pas. Par exemple une image reste stable. 

 

 

TABLEAUX DE SYMBOLES ECRITS

 

Quand on maitrise le langage écrit, on peut utiliser des tableaux de symboles écrits, avec des lettres.  Il existe différents types de tableaux:  les tableaux alphabétiques (on peut avoir des tableaux « ABCD » linéaires, mais aussi AZERTY, ESARIN avec les lettres classées par ordre de fréquence d’apparition. Les tableaux peuvent être présentés de manière centrée, ou par lignes… On peut aussi présenter ces tableaux par classement phonétique ou syllabique, ou par mots… On parle aussi de « clavier alternatif ». Si vous voulez des exemples, c’est ici: Lots of alternatives – “pencils” for everyone | Jane Farrall Consulting

TALKING MAT

ou tapis de discussion

C’est un outil de communication sous forme de tapis moquette, de la taille d’un paillasson, et qui a été développé par l’AAC research Unit en Ecosse.  On fait tenir les pictogrammes avec du Velcro. Les tapis de discussions vont aider la personne à construire des commentaires et élaborer ses réponses lors de discussions sur un sujet, avec un partenaire. Avec un Talking Mat on peut exprimer ses émotions, donner son avis… et matérialiser le dialogue. Un tapis de discussion avec R (isaac-fr.org)

TLA

tableau de langage assisté

TLA ça veut dire tableau de langage assisté. C’est un tableau avec des cases qui contiennent des pictogrammes, en lien avec une activité. Par exemple pour l’activité « faire des bulles » on va trouver les mots ou expressions qu’on va être susceptibles de dire comme : « moi/je » « à toi » « oh! » « souffler » « éclater » « regarder » « c’est beau » « encore » « fini » « beaucoup » « gros » « petit »… . Ce tableau tient sur une page, ou 2 (recto verso).  On peut faire varier la taille de la grille (mettre 20 ou 9 pictogrammes…) Le site Caausette explique très bien les TLA ici TLA: c’est quoi? | logopedie (caausette.com) et ici vous aurez explication + pack de départ de TLA Articles/ Infographies – CAApables

VOCABULAIRE DE BASE

core word

C’est un stock de mots fréquents utilisables dans plein de contextes. A savoir: les 50 mots les plus fréquents permettent de faire 60% de nos conversations! et sur des 50 mots il n’y a aucun nom! Vous imaginez comme c’est important qu’ils soient dans le dispositif de communication. Project Core – A Stepping-Up Technology Implementation Grant Directed by the Center for Literacy and Disability Studies (project-core.com)

A lire

Pour approfondir, lisez le livre d’Elisabeth Cataix Negre: « Communiquer Autrement ».